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Revue de presse festival Avignon 2024
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Dossier artistique
La contrainte, extraite du recueil de nouvelles "Le monde sans sommeil" de Stefan Zweig.
Traduction Olivier Mannoni, Payot (©
Editions Payot & Rivages, Paris, 2018)
Nouvelle ouvertement autobiographique, La contrainte (Der Zwang) nous raconte l’histoire d’un couple qui a fui la guerre. Déclaré inapte au service en temps de paix, l’homme, artiste peintre, reçoit bientôt une lettre.
Il est appelé sous les drapeaux.
Profondément pacifiste, s’ensuit alors un conflit entre sa conscience, l’amour pour sa femme qui l’exhorte au nom de la liberté et de la paix de ne pas s’y rendre, et cet appel irrésistible d’une autorité bureaucratique qui l’entraîne vers les prémices de la folie.
En sortira-t-il indemne ? Résistera-t-il à l’appel ? Qu’adviendra-t-il de leur amour ?
Publiée en 1920, La contrainte résonne pourtant furieusement face à notre actualité. Parce que la sidération nous submerge toutes et tous devant la tragédie des peuples en guerre, parce qu’elle interroge la place de l’artiste dans un monde en ruine, j’aimerais faire entendre la parole d’un écrivain qui ose la confrontation d’un langage à la fois pacifiste et révolutionnaire.
Les questions que pose cette nouvelle sont tout autant vertigineuses qu’enfantines : Pourquoi la guerre ? Qu’est-ce que le courage ? Qu’est-ce que la patrie ? Pourquoi les frontières ? Peut-on réduire l’Homme à sa nationalité ? Qu’est-ce que l’obéissance, et jusqu’où obéir ? Qu’est-ce que le devoir ? Qu’est-ce qu’être libre ?
Mais au-delà du contexte de la guerre, Zweig nous invite à réfléchir sur nos propres contradictions. Face à nos convictions, notre conscience, nos idéaux, que se passe-t-il quand tout cela est ébranlé par une autorité supérieure, bureaucratique ou pas, qui nous contraint, qui nous impose une conduite qui ne nous ressemble pas. C’est ce que nous pouvons vivre dans le monde du travail, dans ce que nous imposent nos gouvernements.
A partir de là reviennent les mêmes questionnements : qu’est-ce qu’être libre, jusqu’où se soumettre ? Obéir malgré soi, contre sa conscience et sa volonté, relève-t-il de l’exploitation ? De l’esclavage ? Être soumis par la force, quelle qu’elle soit, peut-il mener à la perte de toute estime de soi ? A la folie ? Au suicide ?
Il s’agit aussi d’une histoire d’amour. Celle d’un couple au bord du désespoir et de la folie. Nous entrons dans son intimité qui nous renvoie ces questionnements : Comment continuer à s’aimer dans l’adversité ? Jusqu’où le couple, quand l’Autre devient étranger ?
J’ai particulièrement été saisie par la puissance des dialogues, le combat des mots, à l’image de la colère, la rage, l’humiliation qui, une fois de plus, représentent celles de tous les naufragés exploités. Comme un acte de résistance, à travers la voix et les corps des comédiens, je souhaite faire entendre ce cri.
Anne-Marie Storme
Anne Conti, Stéphanie Chamot, Cédric Duhem
Stéphanie Chamot
Cyril Vialon
Jean-Marie Daleux
Théâtre de l'instant
Centre culturel François Mitterrand - Tergnier
Espace culturel Jean Ferrat de Avion
Conseil Régional Hauts-de-France, DRAC Hauts-de-France, résidence à la compagnie Théâtre du Prisme, Antre 2 Université de Lille, La Virgule de Tourcoing, Centre Transfrontalier de Création Théâtrale. SPEDIDAM.
Photos Jeff Le Maout